Dans ses réponses à la plainte, déposée lundi soir, Google conteste les sept chefs d'accusation relatifs à la violation de brevet et montre que les arguments du plaignant concernant les infractions sont «juridiquement insuffisants. » Une audience est fixée au 18 novembre auprès de la juridiction de San Francisco, dans le district de Californie du Nord, pour entendre les répliques et suppliques des différents protagonistes.

«La plainte d'Oracle comprend des allégations d'une imprécision inacceptable et une violation manifeste du copyright » peut-on lire dans la réponse de l'éditeur. En effet, il demande en plus du classement de la plainte, Google demande en sus que soit invalidé les droits de propriétés intellectuelles sur les brevets excipés par Oracle dans l'affaire. «Il est décevant de constater que, après des années de soutien dans l'Open Source, Oracle a choisi d'attaquer non seulement Android, mais l'ensemble de la communauté Java avec sur de vagues revendications sur certains brevets » souligne un porte-parole de Google.

Oracle reprochait le comportement du moteur de recherche qui « en connaissance de cause, directement et à plusieurs reprises » avait violé la propriété intellectuelle sur Java, brevets acquis avec le rachat de Sun.  En particulier, le spécialiste des bases de données conteste  l'utilisation de Dalvik Java, une machine virtuelle optimisée pour les appareils mobiles. Toutes les applications Android s'exécutent en se servant des instances Dalvik, selon une documentation officielle d'Android.

Un contournement à apprécier


Dans sa réponse, Google souligne que les développeurs Android peuvent utiliser différents langages de programmation, pas uniquement Java  et que les applications sont converties par l'intermédiaire d'instruction Dalvik et s'exécuter  depuis une VM sur n'importe quel terminal. « Bien que les applications pour la plateforme Android peuvent être écrite dans le langage de programmation Java, le bytecode Dalvik est distinct et différent de celui de Java. La VM Dalvik n'est pas une machine virtuelle Java », précise Google. Ce dernier s'appuie sur Dalvik plutôt que sur le standard Java Micro Edition pour exécuter des applications Java. Les développeurs soulignent qu'il y a des avantages techniques et des inconvénients à utiliser cette solution. Ils subodorent néanmoins que ce choix  a été fait pour contourner les problématiques de licence avec Sun.

Une porte-parole d'Oracle a réitéré les allégations, en expliquant : Google a porté atteinte à Java et a fragmenté le marché au détriment d'Oracle, des consommateurs, des développeurs et les fabricants de terminaux. «En développant Android, Google a choisi d'utiliser du code Java sans avoir obtenu une licence. En outre, il a modifié la technologie de sorte qu'il n'est pas compatible avec le principe fondamental du langage de programmation  « écrit une fois et exécutable partout » argue le porte-parole.

Les licences au coeur du sujet

Les enjeux pour les deux sociétés dans ce procès sont élevés. Si Google se trouve à violer des brevets dans Android, il pourrait être tenu de payer une redevance de licence pour chaque combiné. «Cela rendrait cet OS moins attrayant pour les développeurs et les constructeurs », a déclaré Chris Hazelton, analyste chez The 451 Group. «Le succès de la plate-forme Android est due en grande partie à sa nature ouverte, ce qui profite à la communauté open source, aux consommateurs, aux développeurs, aux fabricants et opérateurs de téléphonie mobile »  écrit la société de Mountain View. Android est utilisé par plus de 90 terminaux élaborés par 20 constructeurs. Environ 200 000 appareils basés sur Android sont activés quotidiennement par des clients de plus de 50 opérateurs, selon Google.

Pour Oracle, en cas de condamnation, cela pourrait générer beaucoup de revenus. «La licence est un élément important et rémunérateur », a déclaré Chris Hazelton. « Si Oracle peut capter quelques fractions des ventes et gagner un ou deux dollars sur chaque terminal Android, cela sera très lucratif. »  conclut l'analyste.